dimanche 17 novembre 2019

Décrire l'autre monde, non du charme futile mais des profondeurs ; la vacance de Billie dans les abysses de l'âme.

Tout vieillit en nous à part le coeur,
un instrument qui se rouille si on ne le travaille pas au corps.



Image associée
Portrait de Billie Holiday, Downbeat, février 1947 © William Gottlieb (photo) - Library of Congress

Qui mieux que Lady Day pour lui donner une image musicale, 
une pulsation, une incarnation ;
le corps se fait alors voix...

De cette lumière sonore,
doucereusement trainante,
s'efface les tensions,
comble les gouffres qui nous composent.

De cette projection vocale tout à la fois douleurs, joies et peines,
elle nous convie à une densité quasi spirituelle,
dans le balancement de fruits étranges oscillants au gré des brisures.

De l’éclat émotionnel de son interprétation, 
prend source vie et force.

De la diversité des nuances, 
de ses inflections rejaillissent la beauté des couleurs,
qui épousent au plus étroit les contours 
des meurtrissures intimes que la vie forge.

Sous le halo des éclairages,
dans les nuances de brouillard morose, 
chaque note impact du chant profond,
rend l'oreille plus tendre,
et vibrionne nos émois.

Mettre une voix sur ces abîmes, 
sonder notre tréfonds qui souvent nous dépasse, 
se laisser submerger enfin ;

Tressaillir au vacarme insondable de la vérité du coeur, 
pour mieux sombrer dans les abysses corps et âme,
Et vibrer avec elle toutes les douleurs du monde.

Résultat de recherche d'images pour "billie holiday"
Billie Holiday lors d'une session d'enregistrement en studio, en 1957. Don Hunstein/Lebrecht/Rue des Archives


Strange Fruit (Metaphor of Terror) - Billie Holiday (Lady Sings the Blues)

Deep Song - Billie Holiday (You Go to My Head / Blue Moon / Tenderly)

Gloomy Sunday - Billie Holiday (Lady Day: The Complete Billie Holiday On Columbia (1933-1944)

My Man Don't Love Me (Fine & Mellow) - Billie Holiday (The Sound Of Jazz 1957)

Speak Low - Billie Holiday (All or Nothing At All)

Comes Love - Billie Holiday (Body & Soul)

What is This Thing Called Love - Billie Holiday (The Lady Sings)

Yesterdays - Billie Holiday (Billie Holiday)

Don't Explain - Billie Holiday (The Lady Sings)

Lady Sings The Blues - Billie Holiday (Lady Sings The Blues)

God Bless The Child - Billie Holiday (Lady Sings The Blues)

Body & Soul - Billie Holiday (Body & Soul)

Left Alone - Mal Waldron (Poem Billie Holiday) (Left Alone Revisited... A Tribute To Billie Holiday)

Left Alone - Jeanne Lee, Ran Blake (The Newest Sound Around)

Résultat de recherche d'images pour "billie holiday"Where's the love that's made to fill my heart?
Where's the one from whom I'll never part?
First they hurt me, then desert me
I'm left alone, all alone

There's no house that I can call my home
There's no place from which I'll never roam
Town or city, it's a pity
I'm left alone, all alone
Seek and find they always say
But up to now it's not that way
Maybe fate has let him pass me by
Or perhaps we'll meet before I die
Hearts will open, but until then

I'm left alone, all alone

Billie Holiday "Lady Day" (1915-1959)


-------------------------------------------------
Résultat de recherche d'images pour "billie holiday""
Où est l'amour qui est fait pour remplir mon cœur ?
Où est celui dont je ne me séparerai jamais ?
D'abord ils me blessent, puis ils m'abandonnent
Je reste seule, tout seule

Il n'y a pas de maison que je puisse appeler ma maison
Il n'y a pas d'endroit d'où je n'irai jamais
Ville ou village, c'est dommage
Je reste seule, tout seule

Chercher et trouver, disent-ils toujours
Mais jusqu'à présent, ce n'est pas le cas
Peut-être que le destin l'a laissé passer
Ou peut-être que nous nous rencontrerons avant ma mort
Les cœurs s'ouvriront, mais d'ici là

Je reste seule, tout seule

Billie Holiday "Lady Day" (1915-1959)




mardi 12 novembre 2019

La puissance schizophrénique au service d'une musique à faire déciller les yeux et vriller les tympans du monde, l'animal Mingus !



L'instinct de Tueur,
L'envie de jeter à bas tout ce qui l'entoure y compris soi,
Image associée
la création et la destruction dans le même élan,
servis par une existence fougueuse et rebelle.

Tel le boxeur toujours prêt à livrer combat ; 
d'un oeil, on observe les deux autres : l'animal qui craint d'être attaqué et celui doux et aimant enclin à être possédé.

Des notes qui mordent dans le tendre
et éclatent telles des grenades,
à faire se tordre le plus robuste des tympans.

Des boules d'émotion où les images,
pétries dans la pâte humaine,
s'entrechoquent comme les billes d'un flipper jusqu'à l'exultation,
par temps de tempête.

Fureur de vivre pour mieux se libérer,
livrer combat à toutes les injustices,
au racisme ordinaire,
dans le déchirement des rêves effondrés d'une mère trop tôt disparue,
ou du parfum de la fleur blanche dont il s'est enivré jusqu'à l'évanescence.

Trois couleurs d'un homme à la musique aux mille éclats,
Hymne incandescent à la sensualité, au lyrisme, à la jouissance crue,

Porté par la rage de n'être pas considéré moins qu'un chien.